17 janvier 2025
Garriou Pipolini : Belle ascension au Neiglier 2786m

Par un heureux hasard des rencontres, Romane discutait entre deux blocs dans une salle d’escalade parisienne avec Thomas. Ce dernier, passionné d’escalade et de montagne, est un grimpeur assidu qui ne manque jamais une occasion de s’entraîner dans les nombreuses salles que propose la capitale. Cependant, entre le travail, la vie personnelle et l’éloignement des montagnes, Thomas avait peu à peu perdu contact avec sa passion première : la montagne. Il était donc à la recherche d’un guide pour renouer avec cette dernière.

Le hasard faisant bien les choses, Thomas avait de la belle-famille à Grasse et ne connaissait pas encore le Mercantour. Une opportunité parfaite. Une ligne, que je n’avais jamais parcourue mais que j’espérais en condition d’après quelques informations glanées, semblait formée. Nous avons donc décidé d’aller grimper du côté de la Gordolasque en ce début d’année dans la Garou Pipolii au Neiglier .

La Garriou Pipolini : une belle goulotte

Située en face est du Néglier (2 786 m), la Gariou Pipolini est une goulotte relativement longue pour le coin, avec ses 700 mètres. Les difficultés se concentrent au début avec une succession de cascades de glace plus ou moins longues : quatre ressauts entre 10 et 25 mètres, suivis de pentes de neige classiques mais élégantes qui mènent au sommet.

Le Neiglier très sec

En ce début d’hiver, le Mercantour est particulièrement sec. C’est avec une certaine appréhension que nous nous sommes approchés de la voie. Arrivés au mur des Italiens, nous avons aperçu la ligne. Bien qu’orientée à l’est, elle est protégée par un éperon et le soleil relativement bas de janvier, ce qui permet de conserver la goulotte à l’ombre et donc la glace. Malheureusement, le premier et le troisième ressauts étaient très peu fournis.

Dans les ressauts de la Garriou Pipolini au Neiglier

Mais qu’à cela ne tienne ! Nous les avons contournés par la droite dans du rocher et des touffes d’herbe, ce qui a ajouté une petite touche de bricolage pas désagréable.

Une reprise prometteuse

Pour cette reprise, Thomas s’en est très bien sorti. Ses qualités de grimpeur confirmé (il évolue régulièrement dans le 7e degré) ont fait des merveilles. Il arrivait à chaque relais avec le sourire, même si les mollets chauffaient parfois.

Thomas tout sourire

Les ressauts se sont enchaînés dans une ambiance sauvage, sous le regard curieux des chamois et bouquetins. Puis est venu le temps de se mettre en mode « automatique » dans le long couloir : environ 400 mètres de neige inclinée à 40-45 degrés jusqu’au sommet. Thomas gère bien ses piolets et ses bras mais un peu moins ses jambes, après un démarrage au rupteur, il a trouvé son rythme. La suite de l’ascension s’est passée sans encombre.

Au sommet de la Garriou Pipolini au Neiglier 2786m

Avec ces conditions particulièrement sèches, la descente s’est faite sur l’herbe, même à 2 500 m d’altitude. Cela n’était pas dérangeant et a permis une redescente plus tranquille.

Topo Garou Pipolini au Neiglier

Photo tirer du site de Philippe Gatta

Photo tirer du site de Philippe Gatta

Matériel
  • Corde de 50 m
  • 6 broches
  • 1 jeu de friends du 0,3 au 2
  • 4 sangles
Approche

Depuis le Pont du Countet, compter 1 h 15. Suivre le chemin qui mène au refuge de Nice jusqu’au mur des Italiens puis bifurquer à gauche en direction de la face. Une approche plus rapide existe en rive droite, mais elle ne permet pas de voir la ligne.

Déroulé de la voie
  • 1er ressaut : (pas en condition ce jour-là) se contourne à droite, protection possible dans du rocher en 4.
  • 2ème ressaut : 20 m, grade 3/3+, bonne glace, relais sur broches.
  • 3ème ressaut : (pas en condition ce jour-là) se contourne à droite, protection possible dans du rocher en 4+.
  • 4ème ressaut : 20 m, grade 3+/4, bonne glace, relais sur broches.
  • Finale : Succession de pentes à 40-45 degrés jusqu’au sommet, avec un peu de rocher facile.
Descente

Suivre l’arête sur 100 m puis basculer sur une épaule versant sud-est. Descendre un couloir raide sur 200 mètres, puis continuer dans des pentes plus douces et élargies. Toujours descendre globalement vers la droite pour rejoindre le vallon de Paranove, qui ramène à l’école d’escalade de la Gordolasque.

Pour d’autres idées de sorties ou topos je vous donne rendez vous sur le blog

Et pour une mine d’informations sur la montagne dans le mercantour l’incontournable site de Guides06